Les habitants de Vantoux (Moselle) ont tranché démocratiquement : ils ne s'appelleront plus des Vandales. Après l'Ille-et-Vilaine (qui a finalement renoncé à se rebaptiser Haute-Bretagne), le Languedoc-Roussillon (qui a vite abandonné la Septimanie), Saint-Ferréol (Haute-Garonne) devenu Saint-Ferréol-de-Comminges, Dinsheim (Bas-Rhin) rebaptisé Dinsheim-sur-Bruche ou Deuil-la-Barre (Val d'Oise), qui a finalement gardé son deuil et sa barre, cette commune de 931 habitants, appartenant à la communauté d'agglomération de Metz, a été frappée à son tour du syndrome du changement de nom. Mais, à la différence des exemples cités, le changement ne concerne pas le nom de la commune mais celui de ses habitants. Selon le maire de Vantoux, ceux-ci vivaient en effet mal l'image négative qui s'attache désormais au terme "vandale". La commune a donc organisé une "consultation populaire" le 14 septembre, en envoyant aux 330 foyers de Vantoux un questionnaire avec six propositions. Cette consultation, qui a bénéficié d'une participation très flatteuse de 84%, a vu le succès du nom Vantousien qui a recueilli 110 votes favorables, devant Vandale (qui n'était pourtant pas proposé), Vantouliens, Vantouniens, Vantousois, Vantoulois ou Vandaliens. Le conseil municipal, qui se réunit le 16 septembre, devrait donc entériner ce choix démocratique. On ne peut en tout cas que souhaiter à Vantoux et ses habitants davantage de succès que la Seine-Maritime. En 2005, pour fêter le 50e anniversaire de son changement de nom - le département s'est appelé la Seine-Inférieure jusqu'en 1955 - le conseil général avait organisé un grand concours pour trouver un nom aux habitants. Mais le nom retenu - les Seinomarins - semble avoir quelque peine à s'imposer.
Dans le cas de Vantoux, un léger doute ne manque toutefois pas de s'installer. Nombre d'habitants ignoraient en effet qu'ils étaient supposés s'appeler des Vandales et une recherche savante montre que ce nom ne remonte qu'à quatre ou cinq ans, à la suite des travaux d'un érudit local dans les archives de la ville de Metz. En attendant, l'opération de communication a parfaitement fonctionné. La petite commune - fière de son clocher classé, de son vieux cimetière juif et de son école dessinée par le grand architecte et designer Jean Prouvé - a obtenu un reportage dans le journal de 13 heures de TF1 le 8 août dernier. Et le "référendum" du 14 septembre devrait lui valoir de nombreuses retombées presse - dont celle-ci -, qui ne peuvent que renforcer sa notoriété.
Pour les collectivités qui seraient tentées à leur tour, on rappellera que le changement de nom d'une commune ou d'un département suppose un décret. Celui d'une région passe nécessairement par une loi. En revanche, les différentes intercommunalités peuvent choisir et modifier librement leur nom. Quant à la dénomination des habitants, il ne s'agit que d'un simple nom d'usage, qui n'obéit à aucune règle juridique.
Jean-Noël Escudié / PCA
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